Si Al-Qaida n'oublie pas de voter...

Publié le par Bureau de Washington

McCain pourrait gagner les élections de novembre. Voilà en substance ce qu'un de ses principaux stratèges, Charlie Black, a dit au magazine fortune. Selon Black  dit le "sage", une nouvelle attaque d'Al-Qaida sur le sol américain serait "certainement un gros avantage pour" John McCain. 

Assailli par la critique,  Black, s'est rapidement excusé en qualifiant ses propos de « regrettables et d'inappropriés». Le dilemme, c'est que non-content d'évoquer un nouveau 11 septembre comme une aubaine future pour son candidat, Black expliqua aussi comment la crainte du terrorisme a aidé McCain à remporter l'investiture républicaine. D'après le conseiller, l'assassinat «malheureux» de l'ancienne premier ministre pakistanaise Benazir Bhutto aurait permis à McCain de faire admirer "sa connaissance du sujet (protection du territoire contre le terrorisme)" confortant ainsi les électeurs républicains dans l'idée qu'il est le seul "prêt à être le commandant en chef".
 
Avec ces commentaires le souvenir de ceux entourant l' élection de 2004 ressurgit. A l'époque, il était clair dans tous les esprits qu'une nouvelle attaque terroriste vaudrait réelection de Bush. Mais jugée sordide, personne n'en parlait. Jusqu'à ce qu'en mars 2008, McCain cherchant à renverser l'idée que le terrorisme sert seulement les intérêts électoraux des républicains, a déclaré redouter une nouvelle attaque car elle profiterait aux démocrates. Pour le nominé républicain, qui dit "vouloir poursuivre Oussama ben Laden jusqu’aux portes de l’enfer", il était nécessaire de ne pas sembler en fait l'attendre devant celles de la Maison blanche.   
 

Moins explosif mais avec le même bon goût. Hillary Clinton, en tailleur bleu turquoise confirma aujourd'hui qu'elle participerait vendredi à un meeting avec Barack Obama. C'est la première fois depuis la fin des primaires que les deux se réuniront publiquement. Hautement politique, le but de cette rencontre est de réconcilier leurs supporters respectifs afin de restaurer l'unité du parti démocrate, condition sine qua non de la "gagne" en novembre. Comme pour perdurer une alliance doit se donner des symboles,  la réunion aura lieu dans un petit village du New Hampshire, qui à défaut d'avoir des feux de circulation s'appelle Unity (unité) et a donné exactement le même nombre de voix (107) aux deux ex-rivaux lors des primaires du 8 janvier. 


                                                          Benoît Sarrade                         
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